Davos: Ramaphosa fustige les pays riches qui “accaparent” les vaccins anti-Covid

Fustigeant les pays riches qui “accaparent” les vaccins anti-Covid, le prĂ©sident sud-africain Cyril Ramaphosa a mis en garde mardi, lors du sommet Ă©conomique mondial de Davos, contre tout “nationalisme” dans les stratĂ©gies d’acquisition des prĂ©cieuses doses.
“Les pays riches du monde accaparent ces vaccins. Nous les appelons Ă mettre Ă disposition les doses excĂ©dentaires commandĂ©es et thĂ©saurisĂ©es”, a-t-il dĂ©clarĂ© via un message vidĂ©o depuis Pretoria adressĂ© au sommet de Davos, qui se dĂ©roule sous un format virtuel cette annĂ©e.
Les pays pauvres sont mis Ă l’Ă©cart par ceux qui ont les moyens d’acquĂ©rir “jusqu’Ă quatre fois ce dont leur population a besoin”, a-t-il ajoutĂ©.
Cet appel fait Ă©cho Ă des avertissements rĂ©pĂ©tĂ©s de l’Organisation mondiale de la santĂ© (OMS) contre le “nationalisme vaccinal”. Le directeur de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, avait appelĂ© les pays riches Ă ne pas “couper la file” et mettre Ă disposition des pays pauvres leurs doses excĂ©dentaires par le biais du mĂ©canisme Covax, pour un accès Ă©quitable aux vaccins.
Ce dispositif de l’OMS doit permettre de vacciner 10% de la population du contient africain dans le courant de l’annĂ©e. D’autres vaccins doivent Ă©galement ĂŞtre fournis par l’intermĂ©diaire de l’Union africaine (UA), qui s’est engagĂ©e Ă procurer 270 millions de doses aux pays du continent.
Mais selon Ramaphosa, qui a lui-mĂŞme lancĂ© l’initiative alors qu’il Ă©tait prĂ©sident de l’UA, celle-ci ne connaĂ®t jusqu’ici qu’un “succès marginal”.
Officiellement le pays le plus touchĂ© du continent, l’Afrique du Sud paiera ses premiers vaccins, acquis par le biais de nĂ©gociations directes entre le gouvernement et le laboratoire AstraZeneca, 2,5 fois plus cher que les pays de l’Union europĂ©enne.
L’UE a rĂ©cemment expliquĂ© avoir dès le dĂ©but soutenu financièrement le dĂ©veloppement de ce vaccin, avant mĂŞme d’avoir la garantie qu’il serait efficace.
Relativement Ă©pargnĂ©s par la première vague de la pandĂ©mie, la plupart des pays africains sont dĂ©sormais sous le coup d’une seconde vague plus virulente.
L’apparition de nouveaux variants du virus, dont celui dĂ©couvert en Afrique du Sud et rĂ©putĂ© plus contagieux, a aussi accĂ©lĂ©rĂ© la ruĂ©e vers les vaccins.
Selon les estimations, l’Afrique aura besoin de 1,5 milliard de vaccins pour immuniser 60% de ses 1,3 milliard d’habitants, pour un coĂ»t qui oscille entre 5,8 et 8,2 milliards d’euros.
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